D’un point de vue spatial, afin de saisir la complexité des enjeux qu’implique cet axe de recherche, il est judicieux de s’intéresser prioritairement aux secteurs géographiques qui concentrent le plus de difficultés et d’analyser les dynamiques, les stratégies et les projets existants et futurs à travers une approche comparative, transversale et prospective.
Le contrat social républicain repose sur l’idée de citoyenneté et de respect des principes démocratiques. Est-il possible de s’approprier les différentes dimensions de la citoyenneté tout en affirmant, en tant que musulman, ses convictions ? L’enjeu est de concevoir l’islamité comme une partie intégrante de la citoyenneté et de passer d’une vision fragmentée de l’identité à une vision unitaire, respectueuse de la pluralité des opinions de chacun. Comment sortir d’une logique d’ « intégration » qui connote l’idée d’assimilation d’un corps étranger à une identité collective existante, de réfuter une conception de la nation supposée aboutie, pour se placer au cœur des processus d’évolution et de production de celle-ci, non en marge ?
Il est nécessaire de confronter les textes et l’interprétation qui en est faite, aux réalités ambiantes, dans l’optique d’un rapprochement de ce qui peut apparaître antinomique, incompatible, et d’une « acclimatation » de l’islam à son milieu. Il s’agit non pas de s’intéresser à ce que la laïcité pourrait amener les citoyens musulmans à concéder, mais plutôt de définir quels sont les aspects qui font converger la laïcité et l’islam (justice, liberté, égalité, non-violence, solidarité).