Une définition élargie de l’éducation

Description

Le champ de l’éducation dans une perspective de recherche scientifique ne se restreint pas au domaine de l’enseignement. L’éducation englobe différentes dimensions, différents espaces (humains et culturels, géographiques, mentaux, disciplinaires). L’éducation passe certes par l’institution scolaire, mais n’est pas circonscrite à celle-ci, ne se définit pas qu’à travers elle, et n’a pas que celle-ci pour visée. Elle est conditionnée aussi par d’autres facteurs qui varient en fonction du contexte spatial et temporel (vécu dans un milieu particulier, entourage familial, fréquentations, éthique et compétences des professionnels de l’éducation – professeurs, formateurs, éducateurs -, culture, réseaux sociaux, médias, arts, etc.). D’un point de vue sociologique, l’éducation peut être définie comme un processus de construction complexe et hétéroclite, au sein duquel interviennent une multitude de facteurs qui interagissent entre eux. Le musulman cherche à forger son identité spirituelle en s’inscrivant dans une relation transcendantale à Dieu continue, et dans un rapport à l’environnement (physique, mental, social, spatial), guidés par l’idéal d’excellence, Ihsane. En tant que citoyen d’un territoire, d’une nation, il aspire aux vertus d’équilibre, de justice et d’équité, exprimées en arabe par le concept coranique de ‘Adl, qui englobe les dimensions sociale, économique, territoriale et politique. La construction de son identité culturelle et citoyenne s’inscrit ainsi dans une perspective ontologique, individuelle et collective, du dépassement des penchants naturels de l’ego, qui rompt avec les finalités des idéologies positivistes et matérialistes. Dans un contexte mondialisé, les défis de l’éducation impliquent une critique des systèmes de pensée dominants, d’un modèle de société qui occulte l’idée de Dieu, en vue de repenser l’enseignement et la transmission du savoir, mais aussi en vue de repenser les finalités mêmes de l’Homme sur Terre, le rôle central des parents, les relations humaines et sociales (minées par l’individualisme), les stratégies politiques, notre rapport à l’avoir, etc.